Numéros / Issues : GRADHIVA :



GRA039 - RECHERCHES ARTISTIQUES SUR LES RESTES HUMAINS

Les restes humains collectés dans un contexte colonial et conservés dans les collections des musées d’anthropologie, sont aujourd’hui l’objet de discussions sur leur possible restitution... Ces débats sont pris dans une double temporalité, entre l’urgence du processus diplomatique de reconnaissance de la dette coloniale et la lenteur du processus juridique d’établissement de ...
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA038 - PAROLES SPOLIÉES. ITINÉRAIRES DE LA LITTÉRATURE ORALE

À l’issue des conquêtes coloniales, les puissances colonisatrices ne se sont pas seulement approprié des territoires et des biens culturels : elles ont aussi collecté des paroles. Missionnaires, administrateurs, ethnologues et linguistes ont, plus exactement, transformé en textes des énoncés oraux de natures et de fonctions variées dans leur contexte d’origine, bientôt rassemblés sous la catégorie de « littérature orale ».
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA037 - ARCHIVES, ÉCRITURE, FICTION. DANS LES PAS DE JEAN JAMIN

Récemment disparu, l’anthropologue Jean Jamin avait fondé Gradhiva en 1986 avec son ami Michel Leiris ; il a dirigé pendant neuf ans cette « revue d’histoire et d’archives de l’anthropologie » novatrice dans sa composition comme dans ses thématiques. Ce numéro est l’occasion de rendre hommage à son inventivité, sa liberté et son érudition à travers une série de réflexions sur des thèmes qu’il a abordés en pionnier : les archives, nouvelles sources pour une histoire de l’anthropologie dont il fut, en France, le grand artisan ; l’épistémologie de cette discipline à travers la question de l’écriture du terrain ethnographique ; les rapports, enfin, qu’elle entretient à la fiction et aux arts.
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA036 - COLLECTIONNER LE VIVANT

À l’heure de la crise de biodiversité, entre inventaire du vivant, domestication du sauvage et conservatoire de la vie, les collections vivantes des jardins, musées et laboratoires, qui incarnaient la mainmise des humains sur la nature (colonisée) cristallisent aujourd’hui leur vulnérabilité dans une dialectique du maître et de l’esclave revisitée.

Ni images ni objets, les animaux, plantes ou micro-organismes collectionnés vivants échappent aux catégories classiques de la science et du patrimoine. Ces spécimens, aussi signifiants ou évocateurs soient-ils, et bien que souvent échantillonnés sur des critères de représentativité, collectés, classés ou montrés pour représenter une espèce ou une idée, n’en demeurent pas moins des êtres vivants bien réels – séparés de leur milieu, étiquetés, classés, étudiés, contraints, exposés.
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA035 - LES VIES LONGUES DE LA MAISON

Une maison est-elle uniquement un assemblage fixe et stable de matériaux et de personnes humaines ? L’anthropologie a très tôt fait de la figure de la maison un puissant révélateur de l’organisation des sociétés. L’architecture, elle, s’est questionnée, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, sur les effets sociaux des constructions et les usages qu’en ont les habitants. Si ces approches historiques ont été fertiles, ce numéro propose de reconsidérer l’impensé sur lequel elles reposent : les bâtiments y sont traités comme des artefacts aux contours définis. Ils apparaissent comme des constructions « déjà-là », stabilisées dans des limites matérielles et sociales identifiées, dont la permanence viendrait contrebalancer les aléas de l’environnement et du climat...
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA034 - TOUS LES MUSEES DU MONDE

« Non, jamais dans la balance de la connaissance, le poids de tous les musées du monde ne pèsera autant qu'une étincelle de sympathie humaine »
Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950

À l’heure où se multiplient les débats au sujet de deux phénomènes en partie liés que sont l’appropriation des biens culturels africains par les sociétés occidentales (et leurs restitutions) et la décolonialisation des musées européens, ce numéro de Gradhiva nous invite au recul historique en nous focalisant sur ce qui se passe dans les musées au moment des décolonisations. En effet les musées créés dans les colonies, sinon l’idée même de musée, connaissent alors des destinées variées, allant de l’abandon ou de la mise en sommeil à des réemplois novateurs voire utopiques, en passant par des formes, plus fréquentes, de continuité muséale. Les décolonisations ouvrent une période de recyclage critique de la muséologie coloniale. Cette perspective historique et comparative sur l’appropriation, le détournement ou le rejet des formes muséales en Asie, en Afrique et au Proche-Orient est en grande partie inédite, car elle oblige à dépasser l’histoire institutionnelle des musées pour mettre en avant des acteurs, des réseaux, des formes de transversalités, de transnationalismes. Plus largement il s’agit de comprendre comment des pays nouvellement indépendants ont essayé, via leurs institutions muséales, de définir ou redéfinir leur culture et de s’inscrire dans les champs de l’histoire de l’art, de l’histoire, de l’anthropologie et des sciences de leur temps.
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA033 - WAMPUM : LES PERLES DE LA DIPLOMATIE

Exposition au musée du quai Branly-Jacques Chirac, du 8 février au 15 mai 2022.

Vers le tout début du XVIIe siècle en Amérique du Nord-Est, alors que la France étend son emprise coloniale dans la région, de petites perles cylindriques en coquillage, les wampums – ou « porcelaines » pour les Français - commencent à être utilisées comme objets d’échange entre Amérindiens et Européens. Chez les nations autochtones, le wampum a un usage social et politique bien établi, ornant souvent les objets de prestige. Certaines nations iroquoiennes en font des colliers tissés et des ficelles de perles qui servent à matérialiser la parole donnée. Dans un monde de l’oralité où l’écrit n’a pas encore sa place, les nations européennes se plient aux protocoles autochtones, et adoptent ces « perles qui parlent » pour négocier alliances et traités. Ainsi débute une histoire vieille de plus de quatre siècles au cours de laquelle les sens et valeurs du wampum évoluent au gré des bouleversements politiques et culturels qui affectent la région et mettent à mal l’autonomie amérindienne.

Cette exposition part sur les traces des exemplaires de wampums conservés en France, parmi les plus anciens au monde, et revient sur leurs significations et leurs usages à travers le temps. Le dialogue engagé à cette occasion entre les collaborateurs abénaki, français, huron-wendat et haudenosaunee (iroquois) revisite les relations issues de la rencontre de deux mondes, les traditions autochtones, l’adaptation européenne à ces traditions, la mythologie iroquoienne et le monde amérindien aux XVIIe-XIXe siècles, ainsi que le rôle des wampums dans nos sociétés contemporaines, objets de musées mais aussi de créations artistiques, des cérémonies et des revendications autochtones d’aujourd’hui.
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA032 - LIVRES SORCIERS

Ce volume examine les usages magiques du livre et de l’écriture développés par plusieurs sociétés dans le monde, en Europe, en Amérique du Sud, en MésoAmérique, en Afrique. Posant un regard critique sur le « grand partage » opposant la raison graphique à la pensée sauvage, anthropologues et historiens mènent leur enquête en s’interrogeant sur la sémiotique hybride de ces textes et l’étrange pouvoir prêté au langage de transformer la matière, d’ouvrir les portes du Paradis ou de sceller un pacte avec les morts. Par-delà les variations dans l’espace et dans le temps, c’est à un parcours à travers l’univers secret des signes magiques qu’il invite le lecteur.
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA031 - L’IDEAL DU MUSICIEN ET L’APRETE DU MONDE

À l’origine de ce numéro, il y a le programme artistique transculturel de la fondation Royaumont : dans cette abbaye cistercienne des confins du Val d’Oise, se fabrique depuis deux décennies une musique inclassable, qu’on dit « transculturelle ». Des artistes porteurs de traditions distinctes y travaillent ensemble sur un temps long rythmé par plusieurs résidences pour aboutir à une création musicale commune. Mais suffit-il à un opérateur culturel de convoquer quelques anciens combattants américains et irakiens pour sceller la réconciliation des deux pays ennemis ? Les acteurs culturels feraient-ils semblant de croire à leurs discours comme les Grecs de Paul Veyne croyaient en leurs mythes ou mon fils au Père Noël : juste pour nous faire plaisir ?

N’empêche. Évoquer cet idéal du musicien, c’est activer, une fois encore, « cette vieille idée humaniste, toujours démentie par l’expérience, jamais récusée pourtant, qui consiste à croire qu’un assaut de beautés et de grandeurs saura braver la méchanceté du monde » (Patrick Boucheron).

Comment, en effet, expliquer que la musique soit si souvent invoquée quand il s’agit de réfléchir à l’avènement d’une société plus ouverte et apaisée ? Quand il s’agit de panser les plaies de la guerre ? D’aider à toutes les formes de reconstruction ?

Ce numéro de Gradhiva prend au sérieux le fait de considérer la musique comme un art de faire ensemble et, singulièrement ici, comme un art qui introduit à la diversité du monde.
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA030 - PRECIEUX

L’horizon du bien précieux relève d’un au-delà de la valeur. En cela, doudou, fétiche, bien coutumier, article de luxe, objet de collection, exotico ou La Joconde de Léonard de Vinci se voient, au moins pour un temps, promus insubstituables. Événements, expériences, filiations, idéaux, chimères, rites ou liturgies en font des objets singuliers, dont la destinée se confond avec celle des personnes. Entre attachement et idôlatrie, la raison d’être des choses irremplaçables témoigne du désir de continuité et nous mène aux confins de l’échange et de la transmission. Miroir de la tension fluctuante entre valeur relative et valeur absolue, le luxe sert d’indice révélateur des avatars du précieux. Ce numéro de Gradhiva propose un voyage au pays des choses « sans prix », que racontent historiens, sociologues et anthropologues.
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA029 - ESTRANGEMENTAL

Ce monde en cache-t-il un autre ? Et si notre réalité déréglée n’était qu’une réalité parmi d’autres, encore plus défaillantes ? Et que faire quand il ne restera plus aucun monde ou que nous les aurons tous traversés ? Le soupçon sur la nature de la réalité et sur ce qu’elle pourrait camoufler est au coeur de l’oeuvre de l’écrivain de science-fiction Philip K. Dick, mais aussi au point de départ de nombreuses enquêtes d’anthropologues sur la sorcellerie, la magie ou la divination. Dès lors qu’est-ce que les anthropologues ont à apprendre de la lecture de Philip K. Dick et comment penser la relation entre anthropologie et science-fiction ?
Prix au numéro (France) : 25 €



GRA028 - CAPSULES TEMPORELLES

Une capsule temporelle est une œuvre de sauvegarde collective de biens et d'informations, comme témoignage destiné aux générations futures. Elle peut être intentionnellement créée et enterrée, souvent lors d’une cérémonie programmant la date de son ouverture, ou résulter d’une catastrophe, comme le site archéologique de Pompéi. Si les capsules temporelles remontent aux premières formes de civilisation écrite, comme en Mésopotamie, elles sont aussi au cœur des pratiques des artistes contemporains qui souhaitent constituer une archive de leur vie quotidienne, comme le faisait Andy Warhol.

La description des capsules temporelles soulève des questions symboliques sur ce qu’une société ou un individu souhaite transmettre aux générations futures. Mais elle pose aussi des problèmes d’infrastructure matérielle. Comment stocker les objets dans une capsule temporelle de façon à constituer une totalité signifiante ? Comment conserver ces données de façon à ce qu’elles se préservent dans des conditions climatiques encore inimaginables ? Comment communiquer avec les générations futures pour leur indiquer la signification de ces témoignages ?

Les capsules temporelles croisent tout un ensemble de questions qui se posent dans des lieux très différents où des matériaux et des informations sont stockées et conservées pour se transmettre aux générations futures. Ce numéro pourra donc aborder ces questions dans les pratiques d’art contemporain, dans les fouilles archéologiques, dans les musées, dans les centrales nucléaires, dans les banques de données biologiques ou numériques. Sur des terrains et des objets précis, on interrogera comment un patrimoine se constitue non plus seulement par la conservation du passé mais par la projection dans un avenir.
Prix au numéro (France) : 25 €